Les logiciels libres et les biens communs numériques

un enjeu de souveraineté

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                        Dans un monde de plus en plus numérisé, la question des logiciels libres et des biens communs numériques prend une importance croissante. Ces concepts, loin d'être de simples outils techniques, sont au cœur d'enjeux sociétaux et politiques majeurs, notamment en termes de souveraineté numérique.

                        Le logiciel libre : un modèle alternatif

                        Le logiciel libre se définit par quatre libertés fondamentales : la liberté d'utiliser le programme, de l'étudier, de le modifier et de le redistribuer. Ce modèle s'oppose au logiciel propriétaire, dont le code source est fermé et contrôlé par une entreprise. Les logiciels libres, tels que Linux ou Firefox, sont le fruit d'une collaboration ouverte et internationale, incarnant une forme de bien commun numérique.

                        Les biens communs numériques : au-delà du logiciel

                        Le concept de bien commun numérique s'étend au-delà des logiciels pour englober d'autres ressources numériques partagées, comme Wikipédia, OpenStreetMap ou la "Monnaie Libre". Ces projets reposent sur la contribution volontaire de communautés et visent à créer des ressources accessibles à tous, sans restriction.

                        Enjeux de souveraineté

                        La prédominance des géants technologiques américains dans le paysage numérique soulève des questions de souveraineté pour de nombreux pays, dont la France et l'Europe. Les logiciels libres et les biens communs numériques apparaissent comme une alternative permettant de réduire cette dépendance et de reprendre le contrôle sur les infrastructures numériques.

                        Défis et menaces

                        Malgré leur importance, les logiciels libres et les biens communs numériques font face à plusieurs défis 

                        * Financement : Le modèle économique du libre, basé sur le don et le bénévolat, peine parfois à assurer la pérennité des projets.
                        * Captation par les grandes entreprises : Certaines entreprises profitent des logiciels libres sans contribuer en retour, menaçant l'équilibre de l'écosystème.
                        * Manque de reconnaissance : Les contributions aux projets libres sont souvent sous-valorisées, tant sur le plan professionnel qu'institutionnel

                        Une infrastructure technique distribuée et sécurisée

                        Pour fédérer le mouvement du Libre et garantir son indépendance, nous proposons d'utiliser IPFS (InterPlanetary File System) en essaim privé, associé à une toile de confiance PGP (Pretty Good Privacy). Cette approche permettrait de créer une infrastructure technique distribuée, résiliente et sécurisée pour héberger et partager les ressources du mouvement du Libre.

                        1. IPFS en essaim privé : Cela permettrait de créer un réseau de partage de fichiers décentralisé et contrôlé par la communauté du Libre, assurant une meilleure résilience et une indépendance vis-à-vis des infrastructures centralisées.
                        2. Toile de confiance PGP : L'utilisation d'une toile de confiance PGP permettrait d'authentifier les participants et de sécuriser les échanges au sein du réseau, renforçant ainsi la confiance et l'intégrité du système.

                        Enjeux de souveraineté et de fédération

                        Cette approche technique, combinée aux principes du logiciel libre et des biens communs numériques, offre plusieurs avantages :

                        1. Souveraineté numérique : En réduisant la dépendance aux géants technologiques, elle permet de reprendre le contrôle sur les infrastructures numériques.
                        2. Fédération du mouvement : Elle crée un espace commun et sécurisé pour les acteurs du Libre, facilitant la collaboration et le partage de ressources.
                        3. Résilience : La nature distribuée du système le rend plus résistant aux pannes et aux attaques.
                        4. Transparence : L'utilisation de technologies ouvertes garantit la possibilité d'audit et de contrôle par la communauté.


                        Conclusion


                        Les logiciels libres et les biens communs numériques représentent bien plus qu'une simple alternative technique.

                        Ils incarnent un modèle de collaboration et de partage des connaissances, essentiel à la construction d'un espace numérique ouvert et démocratique. Leur préservation et leur développement sont donc cruciaux pour assurer une véritable souveraineté numérique et garantir un accès équitable aux ressources numériques pour tous.

                        L'utilisation d'IPFS en essaim privé associé à une toile de confiance PGP offre une opportunité unique de fédérer le mouvement du Libre autour d'une infrastructure technique commune, tout en renforçant sa souveraineté numérique. Cette approche incarne les valeurs de partage, de transparence et d'indépendance au cœur du mouvement du Libre, tout en relevant les défis techniques et organisationnels du 21e siècle. En construisant ainsi les fondations d'un écosystème numérique libre et ouvert, nous pouvons espérer façonner un avenir numérique plus équitable et démocratique.


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                        https://laviedesidees.fr/Communs-numeriques-et-souverainete-sauver-les-logiciels-libres