1. Nous défendons une technologie qui permet la primauté des personnes en tant que bénéficiaires de la technologie, en préservant leur sécurité, leur vie privée et leur autodétermination.

2. Nous prônons la coexistence et l'interopérabilité, et décourageons les jardins clos.

3. Nous valorisons le code source ouvert en tant qu'élément fondamental d'un Web ouvert et inclusif.

4. Nous visons des relations d'égal à égal, plutôt qu'un contrôle hiérarchique et un déséquilibre des pouvoirs.

5. Nos technologies doivent minimiser la surveillance et la manipulation du comportement des personnes, optimiser les avantages sociaux et permettre aux individus de déterminer comment et pourquoi leurs données sont utilisées.

6. Nous pensons que des moyens techniques multiples seront plus efficaces qu'une solution technique unique pour atteindre des résultats éthiques et centrés sur les personnes.

1. Nous pensons que les technologies décentralisées seront les plus bénéfiques pour la société lorsque les récompenses et la reconnaissance de leur succès, monétaires ou autres, seront réparties entre ceux qui ont contribué à ce succès.

2. Si cela n'est pas possible, la communauté dans son ensemble doit bénéficier d'avantages proportionnels.

3. Une forte concentration du contrôle organisationnel va à l'encontre du web décentralisé.

1. Nous soutenons et encourageons l'adoption de codes de conduite clairs afin de garantir un comportement respectueux et la responsabilité.

2. Nous attendons des participants qu'ils restent attentifs à leurs paroles et à leur comportement et qu'ils en assument la responsabilité, en agissant dans le respect des autres et en respectant les limites physiques et émotionnelles.

3. Nous défendons l'ouverture et la transparence des pratiques organisationnelles, des motivations et de la gouvernance, de manière à rechercher activement l'équité, la confiance mutuelle et le respect.

1. L'objectif de la construction d'un web décentralisé est de protéger les droits de l'homme et d'autonomiser les personnes, en particulier celles qui sont victimes d'inégalités et de préjugés systémiques.

2. Nous défendons le droit des personnes à disposer de leurs données et de leurs relations, le droit à la libre expression, à la vie privée et à la connaissance, car ils sont essentiels à l'autonomisation et à la dignité humaines.

3. Nous condamnons l'utilisation d'outils distribués pour des activités contraires aux droits de l'homme, telles que la traite des êtres humains, les abus sexuels, mentaux ou physiques et le commerce des armes.

4. Nous encourageons la construction d'outils dans une optique de réduction des dommages et soutenons l'adoption de mécanismes qui atténuent les risques d'abus, ainsi que la prise en compte de ceux qui ne sont pas "à la table" - ceux qui ne sont pas connectés, ceux qui ne sont pas utilisateurs et les personnes défavorisées.

5. Nous encourageons le développement d'outils et d'applications dans de nombreuses langues et sous de nombreuses formes, avec un haut degré d'accessibilité.

1. Nous pensons que les projets doivent viser à minimiser les dommages écologiques et éviter les technologies qui aggravent la santé environnementale.

2. Nous apprécions et construisons des systèmes qui visent à réduire la consommation d'énergie et les besoins en ressources des appareils, tout en augmentant leur durée de vie en permettant leur réparation, leur recyclage et leur récupération.

La manière dont nous codons le web détermine la façon dont nous vivons en ligne. Idéalement, ce code devrait protéger la vie privée des utilisateurs, la liberté d'expression et l'accès universel à toutes les connaissances. Au lieu de cela, les points de contrôle centralisés permettent aux gouvernements qui le souhaitent de censurer et de surveiller les gens, et aux entreprises privées de collecter, de partager et de monétiser davantage d'informations personnelles que ne le souhaiteraient de nombreux utilisateurs.

L'un des objectifs de la création d'un Web décentralisé ("Web3") est de réduire ou d'éliminer ces points de contrôle centralisés en créant des alternatives où de nombreux acteurs sont impliqués dans la construction, l'hébergement et la maintenance de la communication en réseau. De cette manière, si un seul acteur abandonne ou tente de contrôler l'ensemble du système, le réseau peut le contourner. Un tel système permettrait de mieux protéger la vie privée des utilisateurs et d'assurer un accès fiable.

Les activités en ligne constituent désormais une part importante de la vie d'une grande partie de la population mondiale. La vision initiale du World Wide Web était de donner plus de pouvoir aux utilisateurs, mais beaucoup d'entre eux se plaignent aujourd'hui que trop de pouvoir et de données d'utilisateurs sont concentrés entre les mains d'un trop petit nombre d'entreprises et d'acteurs gouvernementaux. Il est donc plus facile pour ceux qui détiennent le contrôle de mener une surveillance sans mandat, d'alimenter le public en désinformation et d'imposer la censure.

L'écosystème actuel de l'internet crée des pots de miel d'informations privées précieuses. Cela permet à des pirates informatiques parrainés par un État ou criminels de récupérer des données personnelles et les mots de passe de millions d'utilisateurs à la fois, et d'utiliser ces informations pour créer de fausses identités, voler de l'argent et bien plus encore.

Il y a aussi la question des données numériques perdues. Au fil du temps, d'énormes quantités de contenu créatif - essais, réflexions, messages personnels, photos, vidéos et autres données - ont disparu lorsque des entités commerciales ont fermé leurs portes ou ont simplement modifié leurs protocoles. Aujourd'hui, la durée de vie moyenne d'une page web est d'environ 100 jours avant qu'elle ne soit modifiée ou supprimée.

Le Web décentralisé vise au moins à atténuer et, idéalement, à inverser ou à corriger bon nombre de ces tendances en remettant le contrôle et la propriété des données entre les mains de ceux qui créent et utilisent le Web. 

Un nouveau Web décentralisé nécessite la décentralisation de nombreuses couches techniques de la pile logicielle - un moyen décentralisé de stocker et d'extraire des fichiers, un système de connexion décentralisé et des méthodes de paiement de pair à pair.

Les bases de données décentralisées pourraient permettre à l'information de "vivre" dans de nombreux endroits différents, de sorte que l'information ne puisse pas être facilement bloquée ou effacée. Le Web décentralisé devrait également avoir un axe temporel, préservant les versions antérieures du Web et les rendant accessibles, à l'instar de la fonction que remplit aujourd'hui partiellement la Wayback Machine de l'Internet Archive.

Un système d'authentification ou d'identité distribué (prouvant que vous êtes bien celui que vous prétendez être) pourrait mettre fin au besoin de noms d'utilisateur et de mots de passe centralisés. Le cryptage à clé publique pourrait protéger la vie privée, de sorte que les utilisateurs seraient davantage assurés de ne pas être espionnés.
Les protocoles de paiement de pair à pair permettraient l'échange direct de fonds entre les utilisateurs et les créateurs.

On espère que les nouveaux composants du Web décentralisé seront progressivement intégrés dans les serveurs nouveaux et existants. L'objectif est de rendre l'expérience de l'utilisateur aussi fluide que possible, tout en l'amenant à une expérience en ligne meilleure et plus sûre, dans laquelle l'utilisateur conserve la propriété et le contrôle de ses propres données.

Toute technologie est un outil, et de nombreux outils peuvent être utilisés de manière constructive ou destructive. La même technologie qui protège les utilisateurs d'une surveillance centralisée peut également protéger les criminels et dissimuler leurs activités.

C'est là un problème. Un autre problème se pose si les informations sont stockées de manière décentralisée - par exemple, avec des bits de chaque fichier stockés sur plusieurs ordinateurs à travers le monde, et/ou intégrés dans une blockchain - comment se débarrasser réellement des informations que l'on ne veut plus avoir en ligne ? En Europe notamment, où de nouvelles lois prévoient un "droit à l'oubli", cela pourrait constituer une préoccupation majeure.

La blockchain est une technologie. Il s'agit d'une technique de représentation de l'information qui permet à quiconque de faire des déclarations publiques sur cette chaîne, de sorte qu'elles soient vues et confirmées par tous ceux qui participent à ce système. Les blockchains vous permettent d'avoir un registre public des transactions qui ont eu lieu, ainsi que des personnes qui ont effectué ces transactions. C'est un outil extrêmement puissant.

Une entreprise qui utilise la blockchain est Ethereum, qui permet à plusieurs utilisateurs de se mettre d'accord pour stocker et vérifier des données sur leurs ordinateurs, et en échange, ils obtiennent de la valeur dans une crypto-monnaie appelée Ether. Selon Vitalik Buterin, le créateur d'Ethereum, cela diffère du Bitcoin car, comme il l'a déclaré à TechCrunch SF 2017, "avec le Bitcoin, le protocole est au service de la monnaie, mais avec l'Ether et Ethereum, la monnaie est au service du protocole." Autrement dit, la monnaie incite ses détenteurs à stocker de petits bouts de données qui peuvent aider à créer un Web décentralisé.

De notre coté nous avons choisi d'offrir la création monétaire Ğ1 à tous et d'utiliser cette monnaie pour gratifier les partages et nous utilisons IPFS et TW comme moyen de stockage individuel et "sidechain sécurisée" (avec droit à l'oubli)

La création de normes ou de protocoles de codage communs permettrait aux développeurs indépendants de créer leurs propres composants qui pourraient s'assembler de différentes manières. C'est un peu comme les pièces de Lego qui peuvent être assemblées et réassemblées. Cette approche interopérable a fonctionné pour le premier World Wide Web. Des normes communes permettaient aux développeurs de contribuer, sans avoir à passer par une autorité centrale pour approbation. Tant que les nouveaux sites web ou applications utilisaient les normes, ils pouvaient être mis en ligne et faire partie du web. Concernant le DWeb ou Web3, l'usage de clefs cryptographiques relie chaque clef à ses actions.
L'avantage du principe d'attribution du rôle de forgeron garantie l'unicité de chaque participant à ce nouveau Web et apporte une toile de confiance à ce réseau !

La neutralité du réseau est le principe selon lequel aucune donnée en ligne n'est avantagée ou désavantagée, en termes d'accès ou de flux. Plus on se rapproche de la neutralité du réseau, mieux c'est pour le web décentralisé. Il serait difficile, voire impossible, d'avoir un accès complet au Web décentralisé sous un gouvernement autoritaire qui contrôle et censure l'internet. Par exemple, un État pourrait couper l'accès s'il voit un utilisateur essayer d'utiliser les outils du web décentralisé. La Chine, en particulier, s'est déjà montrée capable de ralentir ou d'interrompre les connexions internet et de bloquer l'accès aux VPN et à d'autres outils destinés à contourner la surveillance et la censure.

Même les gouvernements non autoritaires peuvent exiger une porte dérobée pour effectuer une surveillance en ligne. La fin de la neutralité du réseau en France pourrait permettre à un fournisseur d'accès à Internet de ralentir l'accès aux outils et aux sites web de DWeb. Voilà pour les mauvaises nouvelles. La bonne nouvelle, c'est que les efforts accrus pour contrôler le Web peuvent motiver les développeurs et les constructeurs du Web décentralisé à travailler plus rapidement et de manière plus créative pour trouver des solutions de contournement.

Il est impossible de savoir ce qui se passera à long terme - il est fort possible qu'il s'agisse d'une combinaison des trois. À court terme, des éléments constitutifs du web décentralisé commencent déjà à être disponibles en ligne, via le web existant, et pourraient éventuellement être intégrés dans les navigateurs. Par exemple, l'IPFS de Protocol Lab est déjà intégré au navigateur Brave, ce qui permet d'utiliser des outils décentralisés de manière plus transparente à partir du web actuel.

Certaines technologies révolutionnaires sont adoptées rapidement, d'autres plus progressivement. Le créateur du World Wide Web, Tim Berners-Lee, a déclaré dans sa conférence TED de 2014 que l'adoption du World Wide Web est passée de 5 % de la population mondiale en 2000 à 40 % en 2014. L'espoir est que la promesse du Web décentralisé, qui permet aux utilisateurs de mieux contrôler leur expérience et leurs données en ligne, et de mieux préserver les données en ligne en général, incitera rapidement les gens à adopter et à utiliser les outils du Web décentralisé.

Les grandes entreprises technologiques pourraient bien s'y opposer parce que leur modèle commercial actuel, qui consiste à monétiser les données des utilisateurs, ne fonctionnera pas bien dans un environnement Web décentralisé. Mais il ne s'agit pas nécessairement d'un jeu à somme nulle.

Il est probable que d'autres modèles commerciaux émergeront pour tirer parti des opportunités offertes par le Web décentralisé, tout comme les entreprises ont, au fil du temps, trouvé des moyens de tirer profit des efforts de l'open source.

Certaines applications et certains programmes, construits sur le modèle décentralisé, sont déjà disponibles et vous pouvez vous y inscrire et les utiliser à volonté. Mais le Web décentralisé, en tant qu'écosystème, pourrait ne pas être pleinement fonctionnel et intégré avant cinq ou dix ans.

Vous souvenez-vous de ce que vous ressentiez lorsque vous utilisiez le premier World Wide Web ? Les applications et les fonctionnalités allaient et venaient. Les utilisateurs aidaient les développeurs à comprendre ce qu'il fallait faire et comment l'ensemble pouvait être amélioré. Il faut s'attendre à une nouvelle ère de ce type, qui s'appuiera sur ce que nous avons déjà appris pour créer un meilleur Web pour tout le monde.